Intervention de Jean-Pierre DEMERLIAT
Cher(e) camarade,

Pour certains d'entre nous, le vote de mercredi consistera uniquement à désigner celle et celui qui seront nos candidats à la prochaine élection sénatoriale du 28 septembre prochain.
En réalité, le sort de la fédération et, par là même, notre position dans le département sont également et surtout en jeu. C'est même le plus important.
La question que nous devons nous poser est celle-ci : en quoi l'élection au Sénat de Marie-Françoise Pérol-Dumont et de Laurent Lafaye plutôt que celle de Lydie Délias et moi-même apportera une amélioration au fonctionnement démocratique et politique de notre fédération ?
Le choix est clair, ou bien deux des responsables de nos récents échecs successifs continuent à exercer leur influence égoïste et néfaste, ou bien nous essayons de changer les pratiques qui nous ont conduits là où nous en sommes.
Qui nous sera le plus utile pour les reconquêtes ? Bien évidemment , celle et celui qui veulent changer nos modes de fonctionnement. Pour ma part, je me suis déjà exprimé. En ce qui concerne Lydie Délias -qu'elle m'excuse de parler d'elle- on l'a portée -légitimement- au nues quand elle défendait les travailleurs de Legrand et on l'a ensuite rapidement rangée au magasin des accessoires. Dommage, car elle, c'est une militante qui a su, sait et saura défendre celles et ceux qui devraient constituer le cœur de notre électorat.
Je ne reviendrai pas sur mes analyses dont vous avez pris connaissance à deux reprises. Personne n'a contesté, au moins publiquement, la véracité de ce que j'ai écrit mais pour quelques uns, il est urgent de me faire taire. Comme l'a chanté Guy Béart, "le premier qui dit la vérité doit être exécuté".
Il est donc urgent de m'empêcher de m'exprimer à nouveau, en me privant des moyens de le faire.

La discrimination par l'âge, instituée, sans effet, -sauf négatif, voir Aixe- pour les municipales, reprend force et vigueur. Ni l'ex-maire de Limoges, ni le nouveau député européen n'ont été interpelés à ce sujet. En réalité, cette règle, proposée très en amont, était principalement destinée à votre serviteur. Gageons qu'elle tombera bientôt en désuétude car elle gênera bien évidemment un jour quelques responsables, s'ils sont encore aux affaires.

On disserte savamment sur le rôle d'un parlementaire.
Dans le contexte actuel, on peut dire d'un parlementaire de la majorité, en parodiant Chevènement -vous vous souvenez c'est celui qui avec Taubira a assassiné Jospin en 2002- qu'il doit fermer sa gueule et voter aveuglément les textes gouvernementaux. En effet, nous vivons sous un régime hyper-présidentiel mais, selon la constitution, c'est bien le Premier Ministre qui dirige l'action du gouvernement, le Président de la République assurant par son arbitrage le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'Etat.
Personne ne souhaite un retour au parlementarisme de la 4ème république. Mais il conviendrait que le gouvernement gouverne en concertation avec sa majorité. Le président ne peut pas décider, seul, ou avec ses conseillers, de tout et parfois de son contraire, contraignant ceux qui le suivent à des têtes à queue qui font le bonheur de nos adversaires et de nos concurrents.

Bien sûr, et encore plus aujourd'hui, un parlementaire peut se faire plaisir en déclamant, ou en bredouillant, des propos rédigés par des assistants, des collaborateurs de groupe, des collaborateurs de commissions ou élaborés dans les ministères concernés et en signant des rapports rédigés par des fonctionnaires des Assemblées ou des collaborateurs de ministre ou même d'éventuels représentants de lobbys publics ou privés.
Je n'ai aucun souvenir que, depuis longtemps, la Haute-Vienne ait produit des parlementaires différents. N'est pas Simone Veil ou Robert Badinter qui veut ! Pour ma part, conscient des limites, surtout politiques, de ces exercices, je pense, contrairement à certains, que la reconquête d'une circonscription, la conservation ou la reconquête d'une commune perdue, sont plus importantes que de se produire en majesté dans les médias. Un parlementaire, comme chacun de nos élus, doit d'abord s'attacher à conforter l'influence socialiste dans le territoire qu'il représente.
Évidemment, ce comportement n'est pas forcément compatible avec la préservation d'un profil lisse et avenant ; le rôle d'un responsable, d'un élu, n'est pas prioritairement de plaire à tout le monde. Il doit dire la vérité, regrouper nos camarades, nos électeurs, rester un militant, jouer collectif, rassembler notre camp et ne pas hésiter à affronter nos vrais adversaires, sans compromission avec les faux cousins qui ne cherchent qu'à nous tailler des croupières.
Certains, cela a été prouvé maintes fois et encore très récemment, ont perdu le sens de notre intérêt commun.
Les récentes élections municipales étaient les élections qu'il ne fallait surtout pas perdre. En effet, si la réforme des collectivités territoriales se poursuit, dans la direction annoncée, il n'y aura bientôt plus de conseillers généraux. Le regroupement des régions, quelles qu'en soient les périmètres, aura pour conséquence la réduction du nombre de conseillers régionaux. Actuellement, la Haute Vienne en élit 21. On passera vraisemblablement à 10 ou 11. Donc, pour les Socialistes, on passera de 9 élus actuellement à environ 5 ou 6, si nous conservons la majorité, sinon à 2 ou 3.
Nos conseillers généraux et régionaux se comportent -presque tous- en militants, en organisateurs de la vie politique. Nous, Socialistes, nous allons ainsi perdre automatiquement, mathématiquement, un grand nombre d'élus politiquement indispensables. Ainsi, entre les représentants des communes, des intercommunalités et les parlementaires, il n'y aura pratiquement plus d'élus intermédiaires de proximité. On mesurera, un jour, hélas, les dégâts qu'auront causés les erreurs, les fautes politiques et personnelles commises lors des dernières élections.

Cher(e) Camarade, je répète ce que j'ai déjà écrit. Je n'ai absolument aucun intérêt personnel dans cette affaire. Simplement, pour moi et pour beaucoup d'autres, c'est important, je veux continuer à aider celles et ceux qui souhaitent que les Socialistes redeviennent la première force politique du département. Je souhaite avoir les moyens de continuer à vous informer, (je suis le seul à pouvoir le faire sans aucun risque...) à aider à la relève, seule garante de l'avenir.


Intervention de Céline PUHARRE


Cher(e)s Camarades, bonsoir,

Permettez-moi de commencer par me présenter, avant de vous parler des raisons qui motivent ma candidature et du sens que je souhaite donner à celle-ci.

Céline Puharré, 26 ans, secrétaire de la section Gaston Couty à Limoges. J’ai, comme vous avez pu le lire, dans notre profession de foi, eu des responsabilités chez les jeunes socialistes, mais également dans le monde associatif, mutualiste et syndical.

Mon 1er engagement, c’est à 17 ans, au Conseil régional des jeunes. Pour moi c’était la 1ère fois que j'avais l’opportunité de prendre la parole.

Je me suis assez vite rendu compte que quelque chose me manquait, qu’il fallait aller au delà de l’ « indignation » et s’engager !

J’ai alors adhéré en 2005 au mouvement des jeunes socialistes, où je fus successivement animatrice fédérale et coordinatrice régionale, ce qui m’a permis de représenter mes camarades au secrétariat fédéral.
En 2007, après le bac, je m’inscris à la fac. Là je découvre deux nouvelles formes d’engagement, l’engagement syndical à l’UNEF et l’engagement mutualiste à la mutuelle des étudiants.
2007 c’est aussi l’année, où j’ai pris ma carte au parti socialiste et intégré la section Gaston Couty, que je n’ai d’ailleurs jamais quittée. J’ai été élue en 2012, secrétaire de cette section et c’est grâce à cette responsabilité que je siège aujourd’hui au Conseil fédéral.

Durant mes études (DEUST de droit) à l’Université de Limoges, j’ai travaillé à la Fédération socialiste de 2010 à 2012, où ma principale activité a été l’organisation des Primaires Citoyennes pour la désignation de notre candidat à l’élection présidentielle de 2012.

C’est ce parcours qui m’emmène ici, ce soir, et non le fait que je sois secrétaire parlementaire, comme semblait l’insinuer le Populaire, dans une de ses brèves la semaine dernière.

Je suis donc fière d’être socialiste depuis bientôt 10 ans. Car c’est chez nous, socialistes, que les changements, l'amélioration, la transformation de la société peuvent et doivent s'élaborer.

Nous avons certes des défauts : les divisions, les positionnements de circonstance, les indisciplines, le manque de rigueur. Alors, je vous le dis franchement : il faut en finir avec ces pratiques si nous voulons en finir avec la machine à perdre. Notre avenir doit passer par la vérité de nos engagements, car comme le disait Jaurès « Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ».

Ici en Haute-Vienne, nous avons beaucoup d’atouts : un dévouement militant extraordinaire, des engagements sincères, une somme d’intelligence et d’expériences, une addition formidable des générations. Donc nous devons être confiants dans l’avenir.

Ma candidature est une candidature militante, car je crois qu’il ne faut pas oublier cette dimension-là de notre action politique.

Mais ce n’est pas parce que ma candidature est militante qu’elle doit être réduite à une candidature de témoignage.

A l’image des générations précédentes qui ont assumé leur part de travail, c’est à la notre aujourd’hui d’écrire l’avenir.

C’est pour cela que nous formons, Jean-Pierre et moi, un binôme qui pourrait se rapprocher du contrat de génération. La possibilité, grâce à cette candidature, de montrer qu’il y a des jeunes, qu’il y a des militants, que nous sommes en ordre de marche pour les batailles à venir, en commençant par la reconquête de Limoges et d’autres communes, sans occulter le travail à fournir pour maintenir des positions parfois fragiles.
Cette candidature est pour ma part loin d’être anodine et j'en mesure la responsabilité.
Certes, le sénat peut sembler être une entité lointaine pour les citoyens, car ils ne sont pas directement consultés, certains prônent même sa suppression, ce qui serait à mon sens une erreur. Le Sénat est indispensable, car il permet de tempérer les décisions prises par l’Assemblée nationale et même de les améliorer.

C'est avec conviction et détermination, que je sollicite votre soutien.

Cher(e)s Camarades, ce soir, je vous ai parlé avec fierté et plaisir. Dans notre Parti nous avons toutes et tous le devoir de nous exprimer même et surtout si cela va à l'encontre de l'ordre établis.